« La liberté est parfois notre propre prison »
La liberté ne s`achète pas...là est l`erreur commise par beaucoup...la liberté se manifèste de plusieurs façons et se voile d`hipocrisie libérale. Aux jours d`aujourd`hui, connaissons-nous vraiment la liberté? Nous donne-t-elle la main dans les moments où l`expression est notre meilleure arme, notre plus grand atout?
Dans mon pays, on revit aujourd`hui, un peu partout, la Révolution des Oeillets, à une époque où cette même liberté et tout le sens que ce mot entraine sont remis en cause...sommes-nous, effectivement, libres ou la liberté n`est qu`illusoire?
Beaucoup de questions restent sans réponses....l`important est que le droit de tout être humain à la liberté soit respecté et mis en valeur. Dans mon école, au Portugal, des élèves et professeurs ont mis en pratique une exposition sur la Révolution des Oeillets, survenue le 25 avril 1974...parce que je la vois comme faite avec le coeur, là où le sentiment et l`émotion sont en communion avec la pensée, le geste et la mémoire, je vous livre quelques petites parties de leur travail...et, en même temps, un peu de l`histoire de cette époque qui laissa ses marques chez un peuple par habitude nostalgique et pessimiste...la poursuite du « fado», direz-vous...
Pour ceux qui ne connaissent pas l`histoire de cette date si importante à notre pays, je vous laisse un article publié par Gwen il y a un an:
« Le 25 avril 1974 est une date qui a une place importante dans le coeur des portugais, une date qui à sa seule évocation vous donne des frissons. Imaginez-vous subir depuis plus de 60 ans de dictature de Salazar, les colonies se révoltant depuis plus de 15ans, le climat est pesant, laissant place au désespoir tandis que le monde autour bouge sans s'en soucier le moins du monde !... Certains s'éxilent de leur pays laissant un grand vide dans leur coeur... Puis vient 1968, Salazar quitte le pouvoir pour cause de santé lançant place à Caetano, 1970 Salazar vient à mourir... 1973... un mystérieux mouvement se crée... 1974, la vieille garde oblige Caetano à limogier le général Spinola...quelques officiers de l'armée forment en secret le MFA (Mouvement des forces armées) mené par Otelo Saraiva de Carvalho... Puis... Le 25 avril 1974 à 0h25, une chanson retentit par le biais de la radio nationale... Grândola, vila morena... c'est une chanson interdite...Terra da fraternidade... il s'agit de "Grândola, vila morena"... O povo é quem mais ordena... de José Afonso... Dentro de ti, ó cidade... Elle est le signale... Dentro de ti, ó cidade...O povo é quem mais ordena... Le signal et surtout l'espoir qui revit...Terra da fraternidade... Grândola, vila morena... Une poignée d'officiers membres de la MFA s'emparent alors des points stratégiques du pouvoir... Em cada esquina um amigo... Em cada rosto igualdade... Le coeur des portugais bat à cent à l'heure... Grândola, vila morena... Terra da fraternidade... et malgré les appels répétés de la MFA à la radio les incitant à rester chez eux, les portugais sortent tous se mêler aux militaires... Terra da fraternidade... Grândola, vila morena... Les voilà tous chantant non pas en coeur mais aussi de tout leur coeur... Em cada rosto igualdade... O povo é quem mais ordena... C'est la saison des oeillets, et les insurgés se retrouvant sur la place du marché aux fleurs de Lisbonne en glisse dans le canon de leur fusil... À sombra duma azinheira... Que já não sabia a idade... Ce geste restera à jamais le symbole d'une grande révolution sans aucune effusion de sang... Jurei ter por companheira... Grândola a tua vontade... Caetano trouve refuge à la caserne principale de la gendarmerie qui est vite encerclée par le MFA, il fini par remettre le pouvoir au général Spínola, puis il s'éxile au Brésil.
N'oublions pas tous les Portugais du monde entier à qui le coeur a vibré au même son et avec la même intensité durant ces heures intenses pour leur Pays retrouvant ainsi l'espoir de retourner enfin voir les êtres, les rues, les senteurs qui leurs sont si chers ! L` histoire personnelle des immigrés qui ont fui à la fois la misère économique et la dictature .
À nos grands- parents et parents, le régime leur a inculqué, à travers l'école , le patriotisme exacerbé pour en faire des vaillants soldats à la solde des intérêts coloniaux . Il y avait aussi la Pide (milice censeure de liberté de penser et d`action) la honte du Portugal en ces années de dictature. N`oublions pas non plus les quatres morts inutiles d`un groupe qui se manifestait en faveur de la Révolution.»
Le Portugal peut enfin revivre et réapprendre à vivre sa liberté !
Voici l`exposition faite par des membres de l`école Abel Varzim - Vila Seca / Barcelos
Une expo réalisé avec le coeur, en communion avec d`autres activités et évènements comme la représentation théâtrale et musicale des chansons qui marquèrent cette journée...artistes et poètes participèrent à cette liberté ....des hommes d`intervention qui s´exprimaient par la musique et la poésie...des mots éternels qui restent présents dans l`intemporalité du temps.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir!)
Vue d`une partie de l`expo
Le début de la dictature
Le Nouvel État
L`école à cette époque
Salazar, le dictateur...
La Légion Portugaise, une organisation militaire qui avait pour fonction de protéger l`État de tous les oppositeurs du Régime
La trilogie de l`Éducation Nationale: Dieu, la Patrie, la Famille
Attentifs aux moindres détails: une table scolaire de l`époque
La Révolution...regardez les oeillets...
Beaucoup de ces photos ont été fournies par les propres élèves et professeurs...le témoignage bien vivant de ce jour...
Les journaux sortis juste après l`évènement...
Le pourquoi de l`oeillet
« Un soldat lui ayant demandé une cigarette, une dame lui donna un oeillet, le militaire le mis dans le canon de l`arme...ce fut le baptême des plus pacifiques des révolutions portugaises...»...toutefois, il existe plusieurs versions de l`apparition de ce symbole...
Les lettres des chansons qui accompagnèrent la Révolution
Après le 25 avril...les élections...la pub était faite sur les murs...
Cartes postales illustrant cette propagande
Un peu d`histoire....remarquez bien le travail minutieux des élèves...
Les dessins des petits mais qui ont une grandeur d`âme...
« Marie la Liberté »
Le symbolisme des oeillets....
Un travail collectif fait avec le coeur, le geste et la mémoire...un grand bravo aux professeurs et élèves...
Aux jours d`aujourd`hui, je pense que les portugais sont un peu désillusionnés avec la perspective du changement que le 25 avril promettait...mais plus qu`une conquête ou une utopie, la liberté est un don qui doit être renouvelé chaque jour...
Comme tu le dis aussi, un grand bravo aux professeurs et aux élèves qui ont effectué ce travail ! Cela n'a pas du être facile de rassembler toutes ces photos, je souhaite beaucoup de succés à cette exposition
Et à toi de gros bisous biensûr